Jumeaux, Lilie et ses Créas vous présente une relation fusionnelle hors-pair
Aujourd’hui, parmi la population mondiale, on compte 1,9 % de jumeaux ou triplés, ce qui signifie qu’une naissance sur 85 est concernée. Le tiers de ces enfants sont des jumeaux/jumelles monozygotes. En France, le chiffre ne cesse de s’accroître. En effet, les grossesses multiples sont favorisées par le développement des fécondations in vitro. Mais, comment ces enfants vivent-ils cette merveilleuse particularité de la nature ? Les jumeaux : une relation fusionnelle et complexe. Lilie et ses Créas vous explique tout.
Monozygote, mais pas que
On sait tous que la gémellité ne se résume pas aux vrais jumeaux. Bien sûr, c’est la première image qui nous vient à l’esprit, car avouons-le, nous sommes fascinés par ce phénomène. On parle de ressemblance, mais c’est bien au-delà puisqu’il s’agit tout simplement d’une unicité d’ADN. Mais saviez-vous qu’il existe 7 sortes de jumeaux ? Et oui, 7 !
- Les jumeaux monozygotes, donc. Un ovule fécondé se sépare en deux parties. Et voici que deux petits êtres identiques se forment. Partageant le même patrimoine génétique, ils sont donc du même sexe, du même sang. Seule la poche des eaux n’est pas toujours commune. Ce sont les caractères découlant de l’éducation et de l’environnement social, et évènementiel qui les différencieront.
- Les jumeaux dizygotes, dits « faux jumeaux ». Là, deux ovules distincts sont fécondés par deux spermatozoïdes différents. Chaque bébé évolue dans son propre placenta et son propre liquide amniotique.
- Les jumeaux sesquizygotes (ou semi-identiques). Phénomène très rare, deux spermatozoïdes ont fécondé un même ovule. Ce dernier se divise après. Voici donc de vrais jumeaux pouvant être garçon et fille. Ils ont deux patrimoines génétiques paternels (celui de chaque spermatozoïde).
- Les jumeaux « miroirs », aussi appelés inversés. Chaque enfant est l’exacte symétrie de l’autre. L’implantation des cheveux, une tache de naissance, tout est inversé.
- Les chromosomes mêlés. Deux ovules fusionnent pendant la grossesse. Un bébé a alors deux patrimoines génétiques.
- La superfécondation. Il s’agit de deux grossesses différentes, simultanées. La femme est enceinte, en même temps, de deux hommes différents.
- La superfétation. Dans ce cas, la femme développe une seconde grossesse alors que la première est en cours. Ceci peut être dangereux pour le second bébé, l’accouchement du premier peut déclencher une naissance prématurée pour l’autre.
Jumeaux, une fratrie et un lien fusionnels
À chaque couple, sa relation et sa fusion
Vrais ou faux jumeaux, peu importe, les couples gémellaires développent très souvent une relation hors-norme et indéfinissable. Unique aux fratries de jumeaux, mais également spécifique à chaque couple de jumeaux/jumelles. Le temps resté ensemble dans l’utérus les unit à jamais. Lorsqu’ils viennent au monde, ils possèdent déjà une histoire commune, intra-utérine certes, mais bien réelle et déjà ancrée dans leur subconscient. Cette « moitié » d’eux-mêmes leur est désormais indispensable.
Le jeu du mimétisme
Certains enfants apprécient particulièrement les jeux d’imitation. Chacun va alors se construire dans et par l’image de l’autre. Il en résulte un sentiment de protection et de bienveillance mutuelles.
L’autosuffisance
Le pendant de cette attitude est le risque de développer le sentiment qu’ils se suffisent à eux-mêmes. Ils se sentent compris et ne ressentent pas forcément le besoin de s’ouvrir aux autres.
Jumeaux : une relation fusionnelle mais parfois de dominant/dominé
Comme dans toute relation humaine, l’équité n’est pas toujours respectée. Si l’une des deux personnalités prend l’ascendant sur l’autre, elle l’incite alors à se construire en tant qu’élément du couple gémellaire et non pas en tant qu’individu. Là encore, le manque de liberté individuelle peut se traduire par un défaut d’ouverture au monde extérieur. Dans les cas les plus difficiles, le jumeau dominé peut rencontrer des difficultés sociales et psychologiques.
Fratrie, mais aussi unicité et individualité
Revenons aux situations les plus courantes, qui sont heureusement, les plus favorables. Les études démontrent que la gémellité, et la monozygotie en particulier, a un impact positif sur le comportement des enfants concernés (les filles, notamment). Ce système de couple les aide, au contraire, à développer leur sociabilité. Ensemble, elles sont plus fortes.
Et, d’autre part, cette relation ne les empêche absolument pas de se créer en tant qu’être individuel, unique et différent de sa jumelle ou de son jumeau.
Jumeaux : une relation fusionnelle entre des êtres humains uniques, mais complémentaires
Comme nous l’avons dit, le couple gémellaire se considère comme un tout, un ensemble, mais composé de deux individus distincts et autonomes. On remarque cependant une complémentarité. Les jumeaux se comprennent au premier regard, et partagent une sensibilité supérieure à celle dont ils peuvent faire preuve à l’égard d’autrui. Ils se comprennent, c’est tout !
Et c’est cette osmose, cet amalgame du moi et du nous, qui leur donne un cadeau merveilleux de la vie, cette sensation qu’ils ne seront jamais seuls au monde.
Et le rôle des parents dans tout ça ?
À l’instar de tous les rôles parentaux, disons-le, gérer l’éducation d’enfants jumeaux est une sacrée mission. Et si, c’est une des plus belles des aventures humaines, elle est aussi pleine d’embûches.
Forcer la ressemblance ou jouer l’individualité ?
Chaque parent réagit à sa manière. Certains aiment faire jouer les clones à leurs enfants, d’autres préfèrent les différencier. Cela passe par la garde-robe, les activités sportives ou culturelles.
Séparer ou pas les jumeaux ? La question fait-elle vraiment débat ?
Nous allons jouer la facilité, mais surtout la franchise et la sagesse. La décision revient aux parents, car personne ne connaît mieux ce petit couple singulier que leurs parents eux-mêmes. La plupart d’entre eux choisissent de les séparer à l’école, par exemple. Ceci favorise leur cheminement personnel et leur autonomie. Et, les retrouvailles, à la récréation ou après la classe, n’en sont que plus chaleureuses. Chacun fait sa route, se crée son petit réseau de copains/copines. Il sait que l’autre n’est pas loin et qu’il va le retrouver très vite.
Jumeaux : une relation fusionnelle finalement naturelle. Scientifiquement parlant, les études ne prouvent pas vraiment l’efficacité de séparer les jumeaux. Certains enfants vivent mal cette séparation et développent une angoisse à l’éloignement de l’autre.
En revanche, la séparation est préconisée si la relation de dominant/dominé se révèle ou si l’un « grandit » plus vite que l’autre. On protège alors le second d’un sentiment d’infériorité.
Pour autant, ce qui est admis comme essentiel, c’est surtout la reconnaissance de chacun en tant qu’être individuel. Les jumeaux doivent comprendre qu’ils sont des êtres humains uniques avec un partenaire de vie privilégié.
Éviter la jalousie entre jumeaux/jumelles
Là encore, c’est aux parents qu’incombe la responsabilité de ne pas laisser se développer un sentiment de jalousie.
Jalousie envers le frère ou la sœur
Comme dans toutes les fratries, les parents doivent veiller à l’équité entre les enfants. Mission rendue ici plus difficile, dans la mesure où les besoins sont les mêmes et simultanément. Pas moyen de dire « allez, tu es le plus grand, comprends ton frère… ».
Mais, aussi jalousie envers le papa ou la maman
En effet, être jumeau signifie que, dès la naissance, on est privé d’une relation innée qui est le lien filial unique du nourrisson avec sa maman et son papa. Dès le premier jour, le jumeau va devoir partager le premier lien qu’il a avec le monde.
Petit florilège de RALC
Avoir des jumeaux n’est pas toujours facile. Finissons avec une note d’humour. RALC : les parents gémellipares connaissent bien cet acronyme. Ce sont eux qui l’ont inventé. Les Réflexions À La Con, par leur récurrence agacent particulièrement. Mais, prenons la vie du bon côté et rions-en.
Lilie et ses Créas vous en offre un petit panaché pour le plaisir de finir en beauté :
- Le blagueur invétéré : « C’est à vous les 2 ? »
- Celle qui regarde le bonnet gris, le manteau rose et demande : « Qui est le garçon et qui est la fille ? »
- L’éternel dubitatif : « Vos jumeaux sont nés le même jour ? »
- L’éternel dubitatif et mauvais en calcul : « Mais, ils n’ont pas le même âge alors ?! »
- Le maître en toute situation : « Moi, on ne m’impose pas un enfant ! »
Sources :
Concernant les jumeaux sesquizygotes : https://www.lemonde.fr/blog/realitesbiomedicales/2019/03/01/jumeaux-du-troisieme-type/
Concernant la séparation des jumeaux :
Très bel article!
Maman de jumeaux dizygotes, les RALC on y a eu le droit aussi
La complicité est là ici malgré 2 personnalités bien différentes 🥰